H1manité
Concernant ces actes de brutalité purement déconnectés de notre humanité, s’ouvre à chacun de nous un choix.
Comment se positionner face à ce monde en crise?
Ces actes terroristes se déroulent tous les jours dans d’autres endroits mondiaux comme en Egypte, en Turquie, en Inde, en Sri Lanka, au Liban, Pakistan et bien d’autres encore, certes moins proches mais tout autant réels et cruels.
C’est notre façon de vivre ensemble qui est interrogée. Au-delà de la douleur s’ouvre la possibilité de chercher ensemble des alternatives, à concevoir et à penser notre humanité multiple au quotidien.
Nous savons que la peur et la haine ne sont que des ré-actions, certes compréhensibles mais pas constructives pour un avenir.
Alors comment se mettre en mouvement intérieurement, sentant, touchant notre humanité, la vivre comme une réalité forte et puissante, qui permet ensuite une « humanitude », donc une attitude humaine, qui pense à partir de notre terreau commun, accepte les différences, se nourrit des complémentarités sans jamais dévier de la part commune, le vivant, l’humain ?
Sortir la tête des préjugés, élever le regard au-delà des émotions, souvent encore si douloureuses, prendre du recul face aux premières réactions est une première étape.
Se sentir impliqué dans le vivant, dans le monde, dans la société et cela jusqu’à son monde individuel en est la deuxième étape. Prendre des moments d’intériorisation et de méditation pour se sentir faire partie d’un tout, vivant, multiple dans son expression et néanmoins uni dans son intention de vivre.
Cette attitude introspective et réellement connectée, calme et profonde peut devenir une continuité dans nos vies, une trame de fond, stable et nourrie quotidiennement. Cela empêchera de laisser des moments douloureux, comme des attentats, nous sentir anéantis, coincés face à un mur sans solutions envisageables.
Nous pouvons cultiver régulièrement cette attitude humaine. Nous sentir vivant, humain, variés et ensemble, ne serait-ce pas une nécessité quotidienne? Un fond indispensable pour avoir une visibilité sur du long terme, et ceci pour tous les humains, mais également pour toute la planète (animaux, végétaux). La situation est bien trop grave pour nous sentir petits et insignifiants. C’est une attitude affirmée de tous et chacun qui changera le monde.
Laisser toutes les décisions aux politiques et aux « spécialistes » ne fera qu’accompagner les clivages car elles sont éloignées de nous. Ce sont les autres qui… sont fautifs, auraient pu trouver des bonnes réponses, de meilleures lois, des bonnes règles, qui auraient pu, du, … Evidemment, les politiques sont le reflet de nous-mêmes. Quand nous changerons, les politiques seront à notre image !
Les réponses viendront de nous tous, de chacun de nous, de tous les pays. Aussi énorme que parait le chantier, nous avons à apprendre à vivre ensemble. Nous avons à chercher un sens ensemble, des chemins les uns vers les autres, des ponts dans nos façons de vivre, à apprendre des uns des autres, de nous enrichir de nos différences, et de participer à créer un monde de relations plus justes, entre tous les hommes.
Certes c’est un long et lent cheminement, mais la seule façon de pouvoir sortir par le haut de la crise actuelle. Nous pouvons penser le monde de demain, non pas à partir de nos douleurs et nos peurs, mais à partir de notre capacité de nous sentir vivant et puissant, ensemble, comme une humanité une. La vie vaut la peine d’être vécue au nom de l’ensemble que nous sommes.
Beaucoup de choses existent déjà dans ce sens, des gens, des associations qui s’occupent de la mixité, de l’intégration, de l’éducation à la tolérance, du mieux vivre ensemble, des regroupements de personnes en SCOPS, un savoir vivre ensemble dans l’agriculture, dans le monde culturel et artistique, cinématographique qui mettent en avant des solutions au-delà des problèmes, aussi en médecine qui est en recherche sur l’humain dans sa globalité, …
Et beaucoup, beaucoup de choses restent encore à imaginer pour nous éveiller à cette nouvelle humanité, qui pour l’instant semble encore dans ses stades d’adolescence.
La vie nous attend, partout dans tous les foyers, dans toutes les villes et toutes les campagnes, à l’est, à l’ouest, au nord et au sud, dans tous les salons, toutes les chambres à couchers, toutes les salles de sports et tous les bars! A nous de réellement la rejoindre pour en devenir des "prolongations naturelles".
Nous sommes ensemble !
IMAGINONS la suite … ensemble*
novembre 2015 - MMK